Méditation du le père Jacques Mérienne, 9 novembre 2020

Méditation du le père Jacques Mérienne, 9 novembre 2020

Jésus n’a pas inventé la messe. Il n’a pas non plus inventé l’Église. Et pourtant nous lui devons tout. Alors ne plus pouvoir les rejoindre ni l’une ni l’autre peut nous laisser le temps de discerner ce qui nous reste quand cela nous manque, c’est à dire discerner le cœur de notre vie avec lui. Il a laissé un geste à ses apôtres, il leur a partagé le pain puis la coupe de vin comme le faisait le maître de maison la nuit de la Pâques à domicile en famille. Pour prolonger ensemble ce geste, « le repas du Seigneur », les disciples se sont rassemblés, et cela a vite mal tourné, Saint-Paul en parle : « l’un a faim tandis que l’autre est ivre (1Co 11/21) ». Il faudra donc organiser, voire légiférer, et c’est à ce moment qu’on invente la messe, en s’inspirant des rites juifs du temple, célébrés par des prêtres… Ah oui il va falloir aussi inventer des prêtres pour que cela devienne non plus le repas mais le « sacrifice du Seigneur ». On a mis le doigt, la main, la communauté dans l’engrenage, on a enfermé ce don dans un coffre-fort riche et sacré fait de rites et de règles, et finalement on protège davantage le coffre que l’humble et pauvre don du pain et du vin. Ainsi vont les choses, Jésus avait d’ailleurs du mal à admettre qu’on rajoute tant de choses, et il allait balayer le parvis du Temple : « Enlevez cela d’ici ! L’amour de ta maison fera mon tourment (Jn 2/13-22 lecture du jour) ». Nous ne pouvons plus ni rejoindre la messe ni l’église et pourtant Saint-Paul ne ment pas : « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (1Co 3/16 lecture du jour). Faire le vide a du bon quand l’Esprit nous prend par la main.



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