Le 11 novembre nous célébrons l’armistice de 1918. Armistice fin de la guerre mais pas encore la paix, qui ne sera signée que sept mois plus tard, de manière telle que la guerre allait reprendre vingt ans après. C’est l’ambiguïté du mot « paix », cessation des hostilités ou accueil mutuel et fraternité ? Il semble bien qu’un siècle et une guerre plus tard, la fraternité entre les ex-belligérants pourrait faire des progrès. Nous le constatons avec la crise sanitaire que nous traversons. Elle nous rend presqu’égaux dans la vulnérabilité, et il y a suffisamment de compassion pour un accueil transfrontières des malades en surnombre, mais est-ce que nous respirons vraiment « la paix » ? Trop de peurs, trop de méfiance, trop d’intérêts contradictoires, la crise est l’occasion de se protéger, de resserrer ses rangs, de jauger sa force. En célébrant le souvenir de ceux qui sont morts pour leur pays, il y a un siècle et depuis, dans les différents conflits qui ont suivi jusqu’à l’Afrique aujourd’hui, pourrions-nous méditer sur ce qu’est pour nous la paix ? L’équilibre des forces ou la condition pour que l’homme soit l’homme ; ce qui pérennise une domination ou ce qui fait grandir la fraternité ? Pour nous la paix c’est le Christ, par nous il peut la partager à tous les hommes et femmes de ce temps : « c’est ma paix que je vous donne ».

Jacques Mérienne