Chers Pères, chers Amis,

Nous nous trouvons une nouvelle fois devant une recrudescence de la pandémie du covid 19. Le Président de la République nous a annoncé des mesures strictes qui touchent l’ensemble des secteurs d’activité. Le confinement du printemps a été très dur à vivre pour chacun de vous et pour vos fidèles. Nous voici à nouveau dans la même situation alors que nous avons parfaitement joué le jeu et que, lors du déconfinement, nous avons suivi toutes les recommandations utiles. Vous avez su faire face en multipliant les initiatives qui ont permis de garder le lien avec tous. Nous savons aussi que le temps de désertion des sacrements est préjudiciable et entraîne des conséquences durables dans la pratique des catholiques. La présence à la messe est vitale pour nous car ce n’est pas un acte facultatif ou subalterne pour un chrétien mais la condition même de son attachement profond au Christ et de sa vie spirituelle et éternelle.

Ce qui semble acquis c’est que nous pourrons célébrer la Toussaint dans toutes les paroisses. Nous attendons les décrets qui, semble-t-il, interdiraient les célébrations le dimanche et en semaine sauf pour les obsèques alors que nos églises pourraient rester ouvertes. Ce soir, avec les déclarations du Premier Ministre, nous en saurons davantage.

Ce que nous savons déjà c’est que les aumôniers d’hôpitaux, des établissements médico-sociaux et des prisons pourront continuer à travailler ainsi que les bénévoles des associations caritatives qui distribuent de la nourriture, qui font de l’accueil et du soutien scolaire. Ces bénévoles devront avoir une attestation de leur responsable pour justifier de leur statut.

Chers Frères, chers Amis, je continuerai à garder le lien avec vous pour nous adapter en permanence à ces réalités douloureuses et, en fonction de l’évolution de la situation, voir avec vous ce qu’il conviendra de faire alors.
Je vous remercie de votre zèle pastoral. Soyez assurés de mon dévouement et de ma communion dans la prière.

Michel AUPETIT
Archevêque de Paris

 

PS : Il n’y a pas que le covid qui tue chez nous. Je viens d’apprendre, comme vous sans doute, l’horrible attentat de Nice où trois personnes ont été sauvagement tuées par un terroriste islamiste d’après les premières informations. Bien sûr, nous prions pour les victimes et leur famille mais nous sommes abasourdis par cette folie meurtrière au nom de Dieu. Dieu s’est révélé un Dieu d’amour. Assassiner en son nom est le vrai, le seul blasphème, une insulte à ce qu’Il est. Le Christ nous dira dans l’évangile de la Toussaint : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute à cause de moi, car votre récompense est grande dans les cieux ». Nous savons que ce ne sont pas seulement des mots. Depuis le commencement les chrétiens sont persécutés et aujourd’hui encore ce sont eux qui, bien qu’ils prêchent et vivent de l’amour de Dieu et du prochain tout ensemble, payent le plus lourd tribu à la haine et à la barbarie.
Je viens d’avoir le préfet de police, Mr Didier Lallement au téléphone. Il doit vous contacter pour établir un renforcement de la sécurité dans toutes les églises de Paris. Vous savez aussi qu’il est demandé aux paroisses de faire sonner le glas à 15 heures pour nous associer au drame qui vient de se produire.
Chers Frères, chers Amis, voici une raison de plus de vivre la communion fraternelle et le soutien mutuel.