Ne nous arrive-t-il pas cette année une catastrophe planétaire, « comme cela s’est passé dans les jours de Noé, on mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où survint le déluge qui les fit tous périr (Lc 17 : 26-37, texte du jour) ». Est-ce comme cela que doit survenir le « Jour du Fils de l’Homme », par surprise et avec violence, comme les attentats qui nous ont traumatisés et dont nous nous souvenons ? On mangeait on buvait (par exemple le soir rue Montorgueil… ), on travaillait et produisait suffisamment pour soutenir la croissance économique, et paf ! cette année c’est le virus et le confinement. « Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. » En plus le virus est sournois, on ne peut prévoir à qui il s’attaquera, même s’il a ses préférés. Les victimes sont nombreuses, malades, ou réduites à la misère. Alors on ne peut rester passif, et pour aider ceux qui, de plus en plus nombreux, se retrouvent sur le carreau, de nombreuses associations se mobilisent et organisent des distributions de produits de première nécessité. Bientôt à Saint-Eustache va redémarrer La Soupe, et déjà nous préparons des Petits Déjeuner à la Pointe. Pour cela nous sommes aidés par divers commerçants du quartiers qui nous donnent leurs invendus ou leur fin de stock, car en plus de ne pas s’être pas préparée à la crise notre société gaspille au delà du raisonnable, elle ne sait que faire des surplus. Certains ont trop, d’autres manquent de l’essentiel, et rétablir l’équilibre ne repose que sur des bonnes volontés bénévoles. Avant de nous atteindre, la crise nous tend un miroir, elle nous éclaire d’un coup, comme le Messie qui lorsqu’il viendra « brillera au point d’illuminer toute la Terre » et nous nous verrons tels que nous sommes. La peur et la violence ressenties le « Jour du Fils de l’homme » ne le sont pas parce qu’Il serait effrayant et agressif, lui il est la lumière et la paix, mais elle le sont à cause de ce que nous sommes nous-mêmes, et qui nous apparaît en pleine lumière. Si cette crise fait si mal n’est-ce pas parce que nous sommes trop sûrs de nous, trop satisfaits, trop égoïstes ?