30 septembre 2021 Editoriaux hebdomadaires3 Minutes

Depuis 15 ans, la Mairie de Paris, à l’occasion de la Nuit blanche propose gratuitement au public dans des musées, des institutions culturelles des espaces publics ou privés, et des églises, des installations ou des performances artistiques (1). Chaque année, l’association Art culture et foi, en liaison avec la Mission nuit blanche, propose à un certain nombre d’églises d’accueillir des artistes dont la réflexion peut prendre un sens et s’accorder à la spiritualité du lieu qui les reçoit. George Nicholson me disait souvent quand nous évoquions une œuvre susceptible d’être exposée : « Pourquoi à Saint-Eustache ? », car nos églises ne sont pas un lieu d’exposition comme un autre.

Cette année, c’est la protection de la nature et de notre environnement qui a orienté la réflexion. Notre Pape François l’évoque régulièrement, Saint-Eustache fait partie du circuit des Eglises vertes (2) . En accord avec la Biennale Photoclimat, qui a déroulé ses images sur une des façades de Saint-Eustache, et pour l’unique nuit de samedi, c’est l’installation proposée par Patricia de Solages qui a été retenue par le Collège visuel. Dans la feuille paroissiale de la semaine passée, Patricia a présenté son projet : une installation visuelle et sonore créée spécialement pour Saint-Eustache. C’est avec des images, de la musique et des sons, le chant des baleines, que Patricia souhaite nous parler des beautés de la nature mais aussi nous alerter sur les dangers qui la guettent et les responsabilités qui nous incombent. La ville n’est pas si loin des océans et nous savons que certains de nos gestes quotidiens finissent par se révéler néfastes à plus ou moins long terme.

Une nuit, c’est bien peu face à un tel enjeu. « Le message est dans le chant » énonce Pierre Lavagne de Castellan (3), bio-acousticien qui écoute et fait chanter les baleines. Il s’agit pour lui, à travers la musique, de renouer avec un lien perdu, un lien avec la nature qui tend à s’effacer au fil du temps. Alors pendant quelques heures, l’orgue, le violoncelle, les images vont s’unir au chant des cétacés pour nous donner le désir, chacun à notre façon, de maintenir ce lien qui nous lie à notre environnement et à la création.

Françoise Paviot, chargée d’art contemporain à Saint-Eustache

(1) www.paris.fr/webdocs/nuit-blanche-15-ans

(2) www.egliseverte.org

(3) www.shelltonewhaleproject.org/notre-mission

 

Téléchargez le guide fait par Art, culture et foi – Paris : “Nuit blanche dans les églises de Paris”