23 avril 2020 Documents d'actualité1 Minutes

Un soir de scille et de scabieuse, lorsque la tourterelle verte des falaises élève à nos frontières sa plainte heureuse de flûte d’eau-

la cinéraire maritime n’étant plus feuille que l’on craigne et l’oiseau de haute mer nous dérobant son cri- (…)

Qui n’aimera de jour, il aimera ce soir, nous l’en tenons complice pour jamais. Les femmes appellent dans le soir.

Les portes s’ouvrent sur la mer. Et les grandes salles solitaires s’enfièvrent aux torches du couchant.

 

De CERISE à Saint-Eustache, le trait commun est celui de l’écoute : ces deux lieux sont l’un à l’écoute du quartier et l’autre à l’écoute de la Parole ; chacun à sa façon est à l’écoute de la vie et de son langage. Or, ici et là, les oreilles prennent-elles le temps de sortir des sentiers battus des mots et du rapport qu’on a avec eux ? Pour ce faire, pour interroger notre rapport au langage – qu’il soit celui des hommes ou celui de Dieu – et pour renouveler notre écoute, l’année 2019-2020 a été placée sous le signe de la poésie qui est peut-être de tous les genres littéraires celui qui nous invite le mieux à faire l’expérience de l’intime et du lointain, à questionner les catégories qui fondent notre rapport aux autres, aux choses et leur vérité.