Psaume du jeudi 21 septembre 2023 (18,5)

 

Par toute la terre s’en va leur message

 

Les cieux proclament la gloire de Dieu,

le firmament raconte l’ouvrage de ses mains.

Le jour au jour en livre le récit

et la nuit à la nuit en donne connaissance.

 

Pas de paroles dans ce récit,

pas de voix qui s’entende;

mais sur toute la terre en paraît le message

et la nouvelle, aux limites du monde.

 

 

Méditation : « Le jour au jour en livre le récit (de la gloire de Dieu) et la nuit à la nuit en donne connaissance »

 

Ecrire une louange… une entreprise difficile.

Il faut avoir tout laissé, se taire dans son esprit et dans son corps, avoir abandonné l’homme aux prises avec la vie et trouvé cet autre qui écoute, médite et pose son regard.

Le psalmiste nous livre ici son abandon total à la beauté de ce qu’il a reçu, dans la simplicité de la contemplation du ciel, de la succession des jours et des nuits, du silence. Plénitude de l’étonnement, joie de l’émerveillement.

Chaque jour, chaque heure, apportent le secret d’une aube, cette lumière nouvelle jamais imaginée avant. Toute découverte est permise à chacun de nous, un mystère de l’instant révélé dans toute sa nouveauté. La Lune se levant au centre même de la rue de tous les jours, un arbre incandescent dans le soleil du soir, la brume noyant les ponts, les toits, le fleuve. Alors on s’arrête, on contemple, on admire, on photographie pour garder le souvenir. Mais rien ne peut ressembler à cet instant fragile où la présence de Dieu s’inscrit en nous dans le regard et l’arrêt du temps. N’est-elle pas non plus dans le sourire d’un inconnu, donné comme cela tout simplement, dans une main tendue pour soutenir, dans la paix d’un regard qui s’attarde ?

 

« Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s’entende… »

 

Aucun discours, rien… que ce moment donné par le Seigneur. Les mots n’ont plus de valeur, car il y a bien plus que les mots. Pas de voix non plus car il y a bien plus que la voix. Souvenons-nous du prophète Elie en présence du Seigneur, « dans une brise légère ». Cette brise, cette si douce présence, elle est « sur toute la Terre ». Se laisser saisir, être pris par la brise et prendre le temps, un instant ou davantage, de contempler et de remercier.

Garder en nous ces éclairs dans nos vies, qui nous font reprendre souffle sans mots, sans voix, au fil de nos misères.

 

Martine De Groote, paroissienne de Saint-Eustache