26 mars 2021 Editoriaux hebdomadaires2 Minutes

« Je vis le jour,

Empli de foi et de courage

Et je meurs chaque nuit

Dans un embrasement sacré1. »

 

Après avoir reçu pendant le carême et le temps pascal de 2020 l’œuvre de Pascal Convert : « Christallisation », nous accueillons cette année une œuvre de Bill Viola. C’est un immense privilège, et de ce fait, je voudrais exprimer toute ma reconnaissance à la Fondation Pinault pour avoir installé cette œuvre dans l’enceinte de Saint-Eustache.

 

Venez nombreux la contempler.  Il suffit de rester devant cette vidéo pour que le sentiment nous gagne d’être en état de prière. En effet, une lente cadence s’impose à nous pour que nous devenions patiemment les témoins d’une révélation. Le contenu de cette révélation est simple : c’est celui d’une humanité qui avance en étant confrontée à tous les effets éprouvants du cosmos – la chaleur du soleil qui s’impose à l’être humain alors que tout l’univers qui l’environne n’est que nuit. Peu à peu, nous découvrons que c’est précisément vers le milieu de la nuit que l’humanité se dirige. La nuit, ce sera le corps de cette femme vêtue d’une robe sombre et avançant dans le désert qui l’incarnera. Oui en cette semaine de Pâques, la vidéo de Bill Viola peut tant inspirer notre foi en un Dieu qui, pour unir le plus intime de soi-même à l’histoire de l’humanité, a lui-même choisi de traverser ce désert infernal qui mène à la nuit.

 

Yves Trocheris

Curé de Saint-Eustache

 

 

1 Novalis, Hymne à la nuit