Longtemps après l’ère du couchant
Toutes gloires du jour éteintes
Des entrailles de la vallée
S’élève un son de flûte
ivre enfin d’anonyme extase
Montant encore, toujours plus haut
en volutes en spirales
Vers la voûte ardente
Longuement l’envoûte
Soudain la traverse
et s’abîme dans l’obscur…
De tout son lointain
L’astre touché
Descend à pas aériens
Doucement enveloppe
le corps terrestre
Lentement le consume
Enflammant
cheveux et ongles
Faisant fondre chair et os
De la nuit ne reste plus
que l’inouï battement
Du cœur

F. Cheng, Qui dira notre nuit