24 juin 2022 Editoriaux hebdomadaires2 Minutes

Vous l’avez probablement remarqué, le patrimoine artistique de l’église s’accroît, et les nouveaux venus s’insèrent avec bonheur dans un bâtiment en embellissement permanent. Deux œuvres très différentes, un tableau du Tintoret et une œuvre représentant le Christ, composée de cristal, réalisée par Pascal Convert, prennent la suite des artistes suivants :  Haring, Mason, Armleder. Ces attributions pérennes par la Ville à l’église trouvent leur origine dans la politique constante des curés de Saint-Eustache affirmant que la culture de leur époque doit y trouver sa place.

Or deux choses ont changé : la Collection Pinault, immédiatement voisine, attire de plus en plus de visiteurs, qui entrent ensuite dans l’église.

Le Père Yves Trocheris, curé de l’église Saint-Eustache, s’appuie sur des laïcs pour réfléchir ensemble, prendre des décisions et choisir œuvres et artistes : le Collège Visuel se réunit régulièrement pour élaborer une stratégie, construire une cohérence et affirmer un esprit de Saint-Eustache. Ici, dans leur beauté, l’expression artistique et l’expression du spirituel se rejoignent.

Saint-Eustache se refuse à être une institution muséale supplémentaire ; elle accueille les créateurs et les visiteurs d’une toute autre manière.

Si l’art contemporain porte les interrogations de notre société avec ses moyens propres, il n’est plus facultatif pour les chrétiens d’aujourd’hui alors que les célébrations ou les textes élaborés lors du synode affirment l’obligation d’ouverture au monde.

L’église Saint-Eustache est ainsi un lieu privilégié où s’expérimentent de nouvelles formes de dialogue avec la création contemporaine où sont accueillis de jeunes artistes en recherche spirituelle, au milieu d’une communauté très vaste. Les événements artistiques temporaires marquent nos grands temps liturgiques (les grands bois noirs de C. Lapie à Pâques, la crèche de J. Mérienne), et relèvent de collaborations avec les institutions : la prochaine Nuit Blanche avec Benjamin Loyauté, en octobre les œuvres d’Hélène Janicot, prix Rubis mécénat, parleront de rituel, d’aspiration au spirituel. En juillet « Odyssée » de Florence Obrecht sera une procession joyeuse.

                                                               Michel Micheau, membre du Collège Visuel.