Homélie de Patrice Cavelier, 24 mai 2020

Homélie de Patrice Cavelier, 24 mai 2020

Église Saint-Eustache Photo de Yannick Boschat

 7ème Dimanche de Pâques

« Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière »
Lecture du livre des Actes des Apôtres 1, 12-14

Les Apôtres, après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel, retournèrent à Jérusalem depuis le lieu-dit « mont des Oliviers » qui en est proche, – la distance de marche ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat. À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c’était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.

Psaume 26 (27), 1, 4, 7-8

R/ J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
ou Alléluia !
 (Ps 26, 13)

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie,
pour admirer le Seigneur dans sa beauté
et m’attacher à son temple.

Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »

« Si l’on vous insulte pour le nom du Christ, heureux êtes-vous »
Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre 4, 13-16

Bien-aimés, dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera. Si l’on vous insulte pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. Que personne d’entre vous, en effet, n’ait à souffrir comme meurtrier, voleur, malfaiteur, ou comme agitateur. Mais si c’est comme chrétien, qu’il n’ait pas de honte, et qu’il rende gloire à Dieu pour ce nom-là.

« Père, glorifie ton Fils »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17, 1b-11a

En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »

Homélie

Dès la toute première lecture de l’évangile de ce dimanche, je n’ai pu m’empêcher de voir comme une charnière entre la fête de l’Ascension – Jésus échappant à nos regards jusqu’à l’heure glorieuse heure de son retour – et les textes de la liturgie de dimanche prochain, l’envoi du Pneuma (le souffle) qui vient sur tous les croyants afin d’être soutenus dans tout ce qui les attend, des débuts de l’Eglise à ce jour, pour tenir dans les épreuves, notamment par une prière assidue.

Ces épreuves ne doivent pas venir entacher notre espérance. Il n’y a rien à craindre dans la foi, en dépit des proches persécutions de la jeune église pas plus que par celles subies en 21ème siècles.

Qui mieux que le psalmiste pouvait le chanter : « le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? »

De quoi devrions nous avoir peur puisque l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu repose sur nous et qu’au fond, nous avons chevillé à l’âme, au cœur et aux pieds, si je me souviens une récente homélie de notre curé, le goût de la vie éternelle qui n’est rien d’autre qu’une certitude dans la foi que dès lors que nous confessons le seul vrai Dieu, Jésus qu’Il a envoyé de son sein dans la glaise de notre humanité pour la sanctifier, la rendre féconde joyeuse en espérance, nous n’avons en vérité qu’une seule chose à faire, dans notre vie, vivre du Christ à chaque instant, en vivant du christ par nos actes et nos comportements, faire s’interroger nos entourages sur le moteur de notre vie et ainsi parler de la seule vraie source, celle qui ne tarira jamais, Jésus. Un témoignage illisible pour ceux et celles qui ne le connaissent pas encore, dérangeant pour qui le rejette ou pire, le combatte.

Ce passage de l’évangile, si Jésus rend des comptes comme je le disais est étrange ; mais non Jésus en réalité de mettre en perspective mon ministère de Fils et donner du poids à ces disciples pour continuer le chemin sans sa présence physique. 

Jésus met en perspective  ce qu’il a accompli lors de sa vie terrestre, ce pèlerinage, ce compagnonnage qui s’est fait noviciat avec ses plus proches disciples, ces hommes que le Père avait depuis toute éternité réservés à son Fis afin qu’ils poursuivent le témoignage sur toute la terre, après son ascension, dans le concret et la violence du monde, des disciples n’étant plus novices, mais ayant par la terreur, l’angoisse, la mort, la tristesse l’abattement et finalement la reconnaissance de Jésus ressuscité, devenus des frères  par toutes les épreuves traversées à leur tour dans leur vie de témoignage, devenus un peu comme des profès solennels donnant toute leur vie pour la Bonne Nouvelle.

L’évangéliste fait livrer par Jésus une histoire ramassée de ce que furent ces années de pèlerinage avec ce petit groupe d’hommes, issues de situations improbables, mais hors du commun, sans oublier les cercles concentriques autour de Jésus qui eux aussi ont participé à la plus folle aventure d’un Dieu qui se fait homme et fait entrer ces mêmes hommes et femmes dans le divin et l’éternité.

C’est un peu l’heure d’un constat qui sonne, d’une nouvelle aventure dans laquelle Jésus reste partie prenante, mais retourne au Père parce que c’est là qu’il appartient.

Alors faibles, inconstants et craintifs que nous sommes, le Père nous dépêchera dans quelques jours dans sa Sagesse éternelle une nouvelle force qui nous appuiera pour tous les combats, dans toutes les détresses.

Si les premiers disciples perdent Jésus physiquement, le Père, ne nous met pas pour autant sous une forme de tutelle, ce qui serait impossible, l’humanité ayant retrouvé par la mort et la résurrection de Jésus toute sa complétude de liberté.

C’est le Pneuma, le souffle commun au Père et au Fils qui viendra donner à tous les croyants, l’esprit de sagesse et d’intelligence, de conseil et de force de connaissance et de piété, l’esprit de sainte crainte, reconnus comme les sept vertus de l’Esprit saint.

Nous ne sommes pas laissés orphelins…

Arrêtons de regarder le Ciel. Par la venue du Saint-Esprit, Dieu nous introduit davantage encore dans la vie divine.

Amen.

Patrice Cavelier
Diacre de Paris à l’église Saint-Eustache

 

La Quête

Le confinement ne rend pas notre communauté virtuelle, nous sommes séparés pour des raisons sanitaires mais toujours unis dans la pensée et la prière, ce que traduit entre autre la communication internet qui nous réunit chaque jour. Notre communauté continue donc de vivre malgré l’ouverture -sans célébrations- de l’église en attendant la reprise prudente des célébrations pour la fin du mois, et elle a toujours besoin de ses ressources pour faire face à ses charges. Vous le savez une part importante de ces ressources viennent de l’offrande faite lors des messes qui sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Vous pouvez néanmoins continuer à y contribuer en faisant vos offrandes via le compte www.quete.paris.catholique.fr ou via l’application La Quête www.appli-laquete.fr



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