Évangile du mercredi 31 octobre 2018

Et Jésus cheminait par villes et villages, enseignant et faisant route vers Jérusalem. Quelqu’un lui dit : « Seigneur, est-ce le petit nombre qui sera sauvé ? » Il leur dit : « Luttez pour entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas.

« Dès que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, et que, restés dehors, vous vous serez mis à frapper à la porte en disant : « Seigneur, ouvre-nous », il vous répondra : « Je ne sais d’où vous êtes. » Alors vous vous mettrez à dire : « Nous avons mangé et bu devant toi, tu as enseigné sur nos places. » Mais il vous répondra : « Je ne sais d’où vous êtes ; éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice. »

« Là seront les pleurs et les grincements de dents, lorsque vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le Royaume de Dieu, et vous, jetés dehors. Et l’on viendra du levant et du couchant, du nord et du midi, prendre place au festin dans le Royaume de Dieu.

« Oui, il y a des derniers qui seront premiers et il y a des premiers qui seront derniers. »

 Luc 13, 22-30

Méditation

Jésus ne cherchait sûrement pas à « faire du chiffre » comme on dit aujourd’hui, mais ceux qui lui posent la question du nombre des élus appartiennent, comme lui, au peuple choisi avec des perspectives quantitatives plutôt que qualitatives. Le texte de l’Apocalypse qui nous sera lu demain pour la fête de la Toussaint parlera des 144000 marqués du signe 12000 pour chacune des 12 tribus d’Israël.

Comme à son habitude Jésus déplace la question et sa réponse est directe autant que radicale. Cela ne devrait pas nous étonner, tant il est facile, aujourd’hui encore, d’arguer de nos titres et de se croire membre de droit, pour ne pas dire propriétaire de ce Royaume dont la porte est pourtant si étroite.

Demain il va nous dire plus précisément qui sont déjà les Bienheureux jugés dignes de participer à la sainteté de Dieu lui-même. Ce sont les « pauvres de cœur, les assoiffés de justice, les artisans de paix, tous les miséricordieux et même les persécutés. » Et nous savons aussi par lui qu’il n’est pas bon de se bousculer à l’entrée, puisque ce seront sans doute « les ouvriers de la dernière heure » qui seront les premiers ! C’est à leurs actes et à la qualité de leur cœur que Dieu reconnaitra les siens, ceux qui viendront de partout, et peut-être d’ailleurs que nous les attendons, « prendre place au festin du Royaume, ceux (et celles) à qui il dira : « C’est bien bons et fidèles serviteurs, entrez dans la joie de votre maître. »

Paul Carpentier, prêtre de l’Oratoire à Paris