Les confirmations de Massillon et de Saint-Martin de France à Saint-Eustache

Les confirmations de Massillon et de Saint-Martin de France à Saint-Eustache

Ce samedi, trois groupes de lycéens dont 15 scolarisés dans des établissements oratoriens (Saint-Martin-de-France à Pontoise et Massillon à Paris), seront confirmés à l’église Saint-Eustache par Mgr Thibault Verny, évêque auxiliaire de Paris. Le troisième groupe est constitué par des lycéens de l’aumônerie du Marais. Malgré le confinement ils se sont préparés l’an dernier et auraient dû être confirmés au printemps.

À travers des itinéraires variés, ils sont habités par des questions de sens qui témoignent d’une quête spirituelle vivante. Cette célébration est une opportunité pour une communauté chrétienne qui cherche, dans la crise de transmission que nous vivons, comment Dieu renouvelle son Église.

Les Écritures nous invitent à nous mettre à l’écoute du Verbe qui habite le mystère de la condition humaine, souvent un tohu bohu (Gn 1), un monde complexe capable d’accueillir la grâce de Dieu : « le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » (Jn 1, 14). Il s’y manifeste lorsque nous laissons Dieu renouveler en nous l’esprit de Jésus-Christ (2 Co 4, 16). La succession des générations est une opportunité offerte pour entrer dans une démarche ecclésiale de discernement faite d’abandon, d’écoute bienveillante et de questionnement pour repérer comment les jeunes relient les éléments constitutifs de la foi avec ce qu’ils perçoivent de leur vie dans les conditions que nous savons, selon des modalités qui, en définitive, relèvent du mystère de chacun. Raison pour laquelle une règle de ce discernement ecclésial est de s’en remettre au jugement de grâce avec lequel Dieu accueille les pèlerins que nous sommes.

Dans La faiblesse de croire, Michel de Certeau présente la crise spirituelle du XVII° siècle en reprenant cette remarque selon laquelle, face aux mutations auxquelles il était (déjà !) confronté, l’être humain est un « voyageur égaré, non plus dans le monde mais par le monde ». À bien des égards ce diagnostic éclaire ce que nous vivons : nous sommes des voyageurs égarés par le tohu bohu des transformations en cours…, mais habités par le Verbe de Dieu !

À l’inverse de la démarche qui vise à se conformer à un idéal de vie modelé sur des « valeurs », qui ne peuvent être que celles d’un moment ou d’un milieu, l’Évangile appelle chacun à se reconnaître pèlerin déjà habité par le Verbe de Dieu pour laisser Dieu renouveler en nous, de jour en jour, l’Esprit de Jésus-Christ. Accueillir la confirmation de lycéens est une opportunité pour entrer dans cette démarche.

François Picart, supérieur général de l’Oratoire



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