Peut-être aurez vous la curiosité d’aller voir, au jour le jour, les textes bibliques qui vont scander cette semaine à venir, du 17 au 24 décembre. C’est en tout cas une entreprise que l’on recommanderait volontiers ! Et d’abord pour étoffer la préparation proprement spirituelle à la célébration de la Nativité.

Mais aussi parce que ce peut être l’occasion d’un véritable pèlerinage à travers l’Histoire Sainte, au fil des pages des prophéties bibliques mais aussi en relisant les moments où l’Évangile lui-même met en récit l’accomplissement – peut-être vaut-il mieux dire le début d’accomplissement – de cette Histoire dite Sainte  qui pour autant est tout sauf un long fleuve tranquille. Pleine d’incertitudes et de chaos en même temps que creuset de la nécessaire espérance pour affronter les adversités nombreuses et variées qui marquent la vie des individus et des groupes humains.

Espérance, c’est bien de cela qu’il s’agit ! Si on la libère de la gangue de piété où elle risque de s’affadir, l’espérance se révèle une vertu ou une énergie intérieure tonique. À base de confiance (on aurait pu écrire foi), elle persiste à croire en l’homme à l’instar du Dieu que confessent les disciples du Christ. Invinciblement, elle croit aussi à l’avènement d’un amour qui surpasse tout et constitue ce dont le cœur humain et la création ont le plus besoin.

L’âpreté des temps qui nous échoient ne laisse guère de répit à notre cœur inquiet.  Et c’est bien au devant de cette inquiétude – qui n’est pas d’hier – que Noël vient. Croire en l’homme ? Croire en l’amour ? Oui. Assurément. Évoquant récemment l’œuvre proposée dans notre église, l’« Astre » de Noël, Bernard de Montferrand y déchiffrait « le signal d’un espoir fou que tout est soudain possible et peut renaître ».

Espérer c’est avoir regard à demain, vivre, cultiver la liberté, servir la paix, accueillir la lumière de la vérité… Toutes choses et bien d’autres encore que vient nous offrir l’enfant de Bethléem.

Du 17 au 24 décembre, jour où apparaîtra l’« Emmanuel », Dieu-avec-nous, un compte à rebours est commencé au bout duquel nous avons rendez-vous avec l’Espérance que le Nouveau-né de Bethléem apporte au monde. L’espérance qui porte la vie.

 

Père Gilles-Hervé Masson, prêtre dominicain, vicaire à Saint-Eustache