Depuis le 1er septembre dernier, après le départ de son curé le père Arnaud Bancon, la paroisse Saint-Leu-Saint-Gilles à Paris a été confiée à l’administration du père Pierre Vivarès, curé de Saint-Eustache. Ce faisant, le diocèse pensait nécessaire de continuer à porter une vie de paroisse en ce lieu, en tenant compte tant de la petite taille de cette paroisse que de l’histoire qui la lie depuis longtemps à la paroisse Saint-Eustache. Il s’agissait donc que le curé de cette dernière paroisse soit aussi l’administrateur de la paroisse Saint-Leu Saint-Gilles.
Il apparaît que cette décision sous-estimait l’ampleur des projets missionnaires portés par le Pôle mission du diocèse. Vicaire général de ce secteur de Paris, je dois reconnaître l’erreur d’appréciation qui a été la mienne à ce propos, fondée sur le constat de ma visite pastorale d’il y a trois ans, lequel ne correspond déjà plus à la réalité d’aujourd’hui. Cette réalité est en effet celle d’une réelle croissance des activités du Pôle mission. Présent sur place depuis près de cinq ans, il s’est développé, à travers des « propositions seuil » (Escale, soirées Dieu agit) ou des formations ouvertes à tous, au point de rendre difficilement compatibles le déroulement de la feuille de route donnée par l’archevêque à ce pôle et le maintien sur place d’un vie paroissiale dans sa configuration habituelle.
Aussi Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, a-t-il décidé qu’à compter du 30 novembre prochain, premier dimanche de l’Avent, la paroisse Saint-Leu-Saint-Gilles serait confiée au Pôle mission du diocèse de Paris. Le père Etienne Grenet, responsable de ce pôle, en deviendra alors l’administrateur. Cette décision ne modifie en rien la présence de l’association Aux captifs la libération sur place. L’église Saint-Leu-Saint-Gilles demeure par ailleurs bien évidemment l’église capitulaire de l’Ordre du Saint-Sépulcre.
Dans cette situation inédite, je veux exprimer ma proximité et ma disponibilité, spécialement aux personnes qui depuis des semaines travaillaient à la mise en place d’une organisation nouvelle finalement devenue caduque, mais aussi aux personnes qui ressentent incompréhension, désapprobation ou colère. Je dis aussi ma gratitude à Pierre Vivarès qui, depuis cet été, me dit sans ambage le fond de sa pensée tout en mettant en œuvre avec loyauté les décisions que je lui annonce. J’encourage également chacun, à Saint-Leu Saint-Gilles, à faire l’effort de la découverte du Pôle mission, boîte à outils mais aussi laboratoire conçu pour accueillir ceux qui ne connaissent pas l’Eglise ou en étaient partis, et ainsi à entrer dans une dynamique qui porte déjà du fruit.
Je vous porte dans ma prière, comme tous les habitants des territoires de nos deux paroisses. Certain que Dieu aime chacun sans mesure, je sollicite aussi votre prière pour tous.
Monseigneur Emmanuel Tois, évêque auxiliaire de Paris
