Première lecture du Mardi 12 Novembre 2019

Oui, Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité,
il en a fait une image de sa propre nature ;
c’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde :
ils en ont fait l’expérience, ceux qui lui appartiennent !

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu.
Et nul tourment ne les atteindra.
Aux yeux des insensés ils ont paru bien morts,
leur départ a été tenu pour un malheur et leur voyage loin de nous pour un anéantissement,
mais eux sont en paix.
S’ils ont, aux yeux des hommes, subi des châtiments,
leur espérance était pleine d’immortalité ;
pour une légère correction ils recevront de grands bienfaits.
Dieu en effet les a mis à l’épreuve
et les a trouvés dignes de lui ;
comme l’or au creuset il les a éprouvés,
comme un parfait holocauste il les a agréés.
Au temps de leur visite ils resplendiront,
et comme des étincelles à travers le chaume ils courront.
Ils jugeront les nations et domineront sur les peuples,
et le Seigneur régnera sur eux à jamais.
Ceux qui mettent en lui leur confiance comprendront la vérité
et ceux qui sont fidèles demeureront auprès de lui dans l’amour,
car la grâce et la miséricorde sont pour ses saints
et sa visite est pour ses élus.

Sagesse 2, 23 – 3, 9

Méditation

Alors que nous baignons encore dans l’atmosphère de la Toussaint et du 2 Novembre, la liturgie nous propose des réflexions sur la mort, élaborées par un Sage d’Israël qui vivait à Alexandrie, une cinquantaine d’années avant notre ère. Certes, nous mourrons, mais Dieu n’a pas fait la mort. Nous sommes destinés éternellement à une vie paisible auprès de lui, et ce message diffuse une lumière pleine d’espérance sur les événements de notre vie terrestre, en particulier lorsque nous sommes confrontés au malheur.

Des innocents meurent jeunes ; leur vie semble tronquée, et leur départ cause une grande tristesse. Des couples sont stériles alors qu’ils désirent légitimement une postérité. Nos corps sont marqués par la maladie, le handicap, le vieillissement, et toute la part de souffrance que cela entraîne. « Châtiment », disent les uns. « Malheur incompréhensible », disent les autres. « Caprices d’un Dieu indifférent à ses créatures », proclament des troisièmes. « Non », répond le sage. « Epreuves », oui ; la vie en comporte inévitablement. Chemin de bonheur qui dépasse les apparences, car toute purification implique un passage par une phase de douleur.

C’est bien ce chemin que connaîtront plus tard Jésus et les saints de l’Eglise, ainsi que nous-mêmes, destinés que nous sommes à la sainteté.

Michel Quesnel, prêtre de l’Oratoire à Lyon