30 décembre 2021 Editoriaux hebdomadaires4 Minutes

Quels vœux pour « ces fêtes de fin d’année  ? »

Comme il est convenu de les appeler aujourd’hui. Un joyeux Noël ? Une belle nouvelle année ? Assurément des vœux de bonne santé ? Tout cela en même temps sans doute, et peut-être pas mal de choses en plus à la mesure du bien que nous souhaitons à tous et à toutes, à commencer par ceux et celles qui nous sont les plus proches et les plus chers. La fête qui clôt ce mois de décembre, et dont la lumière irradiera sur l’avenir, est celle de la naissance d’un enfant : Jésus ou encore Emmanuel – « Dieu-avec-nous ».

Dieu avec nous dans toutes les vicissitudes qui marquent nos existences, sous le signe de la joie ou sous celui de l’épreuve ; sous le signe de l’espérance ou sous celui du découragement et de la lassitude. Ces dernières dispositions se font sentir plus particulièrement à force de manquer de perspectives de sortie de la crise sanitaire qui nous bride depuis près de deux ans maintenant.

Les motifs de reconnaissance ne manquent pourtant pas : pour les soignants qui, au-delà de tous leurs épuisements, sont toujours au chevet de ceux et celles qui en ont besoin pour les chercheurs qui mettent au point les moyens de nous protéger (notamment les vaccins et les traitements en cours d’élaboration); pour la patience et l’engagement de tous les acteurs sociaux qui font en sorte que la vie continue dans les écoles, les facultés, la vie associative… (on ne peut les nommer tous !).

Bethléem peut être pour chacun une oasis où se poser un moment pour regarder cet enfant,  « Dieu-avec-nous », qui nous invite à l’accueillir, avant de nous envoyer vers les autres, tous les autres, pour leur attester que Dieu est avec eux, que son amour leur est donné comme une force pour leur vie et comme un ferment de lien pour construire une humanité fraternelle. Pas un rêve mais un projet à bâtir ensemble, au jour le jour, armés d’une patience têtue.

S’inspirant d’une méditation du pasteur André Dumas, le frère Gilles Beaudry, de l’abbaye de Landévennec a écrit une prière que je prends la liberté de partager. En effet, travailler à « sécréter » de la fraternité suppose un cœur qui se recueille et se ressource pour tenir dans la distance et mener à bien la tâche d’humaniser ce monde.

En vous confiant les mots de cette prière, nous vous souhaitons une très belle fête de Noël et une belle entrée dans l’année qui vient !

 

Prière pour l’année nouvelle

 

« Toi qui tiens dans le creux de ta main ce qui a été, ce qui est, et ce qui

sera, donne-nous de rassembler nos dispersions et nos éparpillements.

Fais Seigneur, que nous tenions le passé sans être tenus par lui ;

de vivre en mémoire et non en stérile nostalgie.

Enlève, Seigneur, de nos passés, l’encombrement inutile

qui nous alourdit sans nous vivifier.

Donne-nous de vivre le présent, sans être absorbés par lui,

de saisir le moment favorable sans nous agripper à l’occasion perdue.

Seigneur, fais nous discerner les signes du temps.

Apprends-nous à l’habiter et à le bénir.

Enlève de nos présents, la fièvre de l’agitation, de l’impatience irascible,

de l’immédiateté possessive.

Donne nous la saveur de l’éternité déjà là dans l’ici et le maintenant ».

AMEN.

Le curé de Saint-Eustache et ses collaborateurs