Frères,
que dit l’Écriture ?
Tout près de toi est la Parole,
elle est dans ta bouche et dans ton cœur.

Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons.
En effet, si de ta bouche,
tu affirmes que Jésus est Seigneur,
si, dans ton cœur,
tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts,
alors tu seras sauvé.
Car c’est avec le cœur que l’on croit
pour devenir juste,
c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi
pour parvenir au salut.

En effet, l’Écriture dit :
Quiconque met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte.
Ainsi, entre les Juifs et les païens,
il n’y a pas de différence :
tous ont le même Seigneur,
généreux envers tous ceux qui l’invoquent.
En effet,
quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 10, 8-10)

 

Méditation

La foi du cœur et la confession de la bouche. Dans la bouche et dans le cœur, la parole est chez elle. Parce qu’en eux, elle est réellement chez elle, nous pouvons très bien parler de l’appariement du cœur et de la bouche. C’est précisément ce que Paul ressent lorsque lui-même annonce la parole. Dans tous ses écrits, la confession de Paul est centrée sur la Seigneurie de Jésus : « Jésus est le Seigneur ». Mais cette confession est elle-même enracinée dans la foi : croire consiste à croire que Dieu a réveillé Jésus du séjour des morts. Croire en la mort et la résurrection de Jésus n’est pas un croire particulier du croire en général. Tout au contraire, croire en la mort et la résurrection du Christ détermine et accomplit ce que l’on entend généralement par « croire ». C’est la raison pour laquelle l’acte du Christ, sa mort et sa résurrection, appartient au cœur de l’être humain et que dans la justesse de ce que reconnaît le cœur, la bouche proclame ce qui sauve : « Jésus est Seigneur ». La bouche ne peut donc rien dire d’autre que ce que le cœur croit en vérité. Et réciproquement, dans le cœur, rien de ce qui est appelé à accomplir le croire ne peut rester non connu ou demeurer tu. L’harmonie du cœur et de la bouche ou la source humaine de ce qui conduit au salut. Dans la phrase finale de cet extrait de la lettre aux Romains, Paul proclame que tout homme qui invoquera le nom du Seigneur (et donc le nom de Jésus) sera sauvé. Dans la résurrection, non seulement la Seigneurie de Jésus devient visible, mais plus encore tout homme de foi est déjà introduit dans la vie nouvelle.

Yves Trocheris, prêtre de l’Oratoire