Livret de Chants de Noël & lectures

Livret des Messes Noël 2018

Samedi 8 décembre, de 10h à 17h
Lecture continue de l’Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc dans l’église.

Arrêtez-vous …. et écoutez… !!!!

Tout le monde s’en plaint : le temps va vite ! Impossible de l’arrêter ! Et non seulement il va vite mais il nous prend dans son tourbillon ne nous laissant aucun répit. Impossible d’arrêter le temps, impossible de s’arrêter soi-même. Mais est-ce si sûr ? Est-ce réellement une invincible fatalité ? Ne vaut-il pas mieux penser les choses autrement ? Et si oui, comment ?

Peut-être en se disant que le temps ne se donne que si on le prend. Autrement, oui, il s’échappe, s’en va et ne revient pas. Et nous, nous nous épuisons dans son tourbillon. Alors STOP ! Il est urgent de faire une pause, de se poser, de respirer, de retrouver et son propre souffle et son propre rythme. Et pourquoi ne pas faire cette pause dans l’église de Saint-Eustache, ce samedi 8 décembre pour écouter l’évangile selon saint Luc ?

Ce beau texte contient du reste une phrase singulière : « Prenez garde à la manière dont vous écoutez ! » (Luc 8, 18). Ici c’est une invitation à l’attention, à la disponibilité. De fait, il ne s’agira pas ce samedi d’un exercice ascétique mais plutôt de passer un moment à écouter la musique des mots de Luc tout au long de la lecture de l’intégralité de son évangile.

S’arrêter, écouter… deux mots clefs pour bien commencer l’année – car une nouvelle année liturgique commence ! Choisir ses rythmes. Choisir aussi ce qui nous rejoint en profondeur pour nous questionner, nous former, nous nourrir intérieurement. La parole évangélique est une parole source. Elle requiert notre attention pour elle-même mais aussi pour nous ouvrir à toute parole, à toute rencontre.

Faites l’expérience : Venez et écoutez ! Ouvrez les oreilles et ouvrez votre cœur !

L’évangile, un des grands textes de l’humanité, se donne à entendre… pour être découvert ou redécouvert, car aussi souvent qu’on l’écoute, il ne se répète jamais !


« La Grande Guerre à travers les vitraux » Conférence illustrée de Jean-Claude Lescure

Professeur en histoire contemporaine à l’université de Cergy-Pontoise, dans le cadre des commémorations de l’armistice de 1918 à Saint-Eustache.

Mardi 11 décembre à 20h, en salle des Colonnes (entrée par le 2 impasse Saint-Eustache, 75001 Paris).
Entrée libre.


Dimanche 16 décembre à 16h
Chants de Noël et lectures avec le Jeune Chœur de Saint-Eustache sous la direction de Christopher Gibert.

Au programme :

  • Veni Veni Emmanuel
  • Silent Night
  • Toute nuit
  • Quelle est cette odeur agréable
  • Personent Hodie
  • Wither’s Rocking Hymn
  • Il est né le divin Enfant
  • Hark ! The herald angels sing
  • Peuple fidèle

Libre participation


Lundi 17 décembre, de 18h30 à 20h30
Inauguration de la Crèche contemporaine

Une œuvre conçue par Max Coulon et Théophile Stern, étudiants aux Beaux-Arts de Paris, en exposition jusqu’au 3 février 2019.

Cette année, Théophile Stein et Max Coulon, étudiants des Beaux arts de Paris, ont présenté un projet commun pour la crèche 2018. Chacun d’entre eux a des univers plastiques et spirituels différents mais c’est de ces différences qu’est née leur volonté de réaliser une œuvre nouvelle. L’un taille des personnages aux dimensions réduites dans le bois du tilleul, l’autre élabore une vaste sculpture de plâtre et de métal évoquant à la fois des dunes désertiques, les croisements d’ogives d’une église gothique et les chantiers urbains de nos cités. Dans cet espace, des êtres simples et discrets nous rappellent que la crèche ne se limite pas à un lieu circonscrit. Si c’est sous la forme d’un tout petit que le Christ est venu sauver le monde, la crèche dans sa modestie devient quant à elle un vaste espace qui accueille l’humanité.

Tout en rappelant que « l’église tient particulièrement au dialogue avec l’art », le Pape Jean-Paul II a écrit dans sa Lettre aux Artistes que les œuvres authentiques sont le fruit d’une imagination qui va au-delà du quotidien. « Chers artistes, leur dit-il, nombreuses sont les stimulations, intérieures et extérieures, qui peuvent inspirer votre talent. Cependant, toute inspiration authentique renferme en elle-même quelque frémissement de ce «souffle» dont l’Esprit créateur remplissait dès les origines l’œuvre de la création. » L’adoration des Mages de de La Tour ou celle des Bergers de Charles le Brun, telles qu’on peut les admirer au Louvre, ne perdront jamais leur force et leur beauté. Mais de la même façon que l’humanité est en marche, les artistes eux aussi s’interrogent, cherchent, avancent. Aussi nous est-il demandé de dépasser certaines habitudes pour nous ouvrir au souffle de la nouveauté.
Le soutien fidèle et précieux de la Fondation Rubis Mécénat, en la personne de sa Directrice Lorraine Gobin, n’est pas du au hasard. Depuis sa création, Rubis Mécénat fait dialoguer art contemporain et lieux spécifiques en s’associant à des artistes émergents ou en milieu de carrière. Elle développe également des initiatives sociales et artistiques pérennes dans certains pays d’implantation du groupe Rubis, Jamaïque, Afrique du Sud, afin de transmettre à une jeunesse fragilisée des compétences artistiques et des compétences de vie à travers la pratique des arts visuels. A Saint-Eustache ce sont les étudiants de l’Ecole des Beaux arts de Paris qui ont reçu son aide à la création. Qu’elle en soit remerciée, comme nous remercions également l’Ecole des Beaux Arts de Paris.

Françoise Paviot, chargée d’art contemporain à Saint-Eustache.


Mardi 18 décembre

18h30, Messe de Noël avec les enfants du Catéchisme & de l’Éveil à la foi
19h, Célébration pénitentielle de l’Avent

Lundi 24 Décembre

Messes avec les Chanteurs de Saint-Eustache, orgues et cuivres
19h, Messe de la Nuit de Noël avec les familles
20h30, Noël de La Soupe avec chants traditionnels
22h, Messe de la Nuit de Noël

Mardi 25 Décembre
Nativité du Seigneur

10h, Ouverture de l’église
11h, Messe du Jour de Noël avec les Chanteurs de Saint-Eustache, orgues et cuivres
18h, Messe du Jour de Noël


Mardi 25 Décembre
16h30, Concert d’orgue par Thomas OSPITAL

Au programme : La Nativité du Seigneur d’Olivier Messiaen (1908-1992)
I. La Vierge et l’Enfant
II. Les Bergers
III. Desseins éternels
IV. Le Verbe
V. Les enfants de Dieu
VI. Les Anges
VII. Jésus accepte la souffrance
VIII. Les Mages
IX. Dieu parmi nous

Les différents mouvements de cette œuvre seront précédés d’une méditation du Père Yves Trocheris, curé de Saint-Eustache.

Libre participation.


Dimanche 30 décembre 2018
La Sainte Famille

9h30, Messe
11h, Messe
17h30, Audition d’orgue
18h, Messe

Mardi 1er janvier 2019
Sainte Marie, Mère de Dieu

12h, Ouverture de l’église
12h30, Messe

Dimanche 6 janvier 2019
Épiphanie du Seigneur

9h30, Messe
11h, Messe
12h30, Vœux du curé autour d’un apéritif
17h-17h45, Audition d’orgue
18h, Messe

Dimanche 13 janvier 2019
Baptême du Seigneur
Journée de La Soupe Saint-Eustache

9h30, Messe
11h, Messe
17h-17h45, Audition d’orgue
18h, Messe

Crèche 2018 à Saint-Eustache

Au cœur de la crèche il y a le regard de l’enfant nouveau-né découvrant le monde les yeux encore embués. Au 13ème siècle dans la crèche inventée par François d’Assise à Greccio le nouveau-né découvrait les pauvres qui l’accueillaient ravis et la nature riche et rude au milieu de laquelle ils vivaient, et le ciel étoilé… Nos crèches tentent souvent de retrouver cette émotion première. Paradoxalement dans celle qu’ont crée dans notre église Max Coulon et Théophile Stern il semble ne pas y avoir d’enfant ! Au contraire il y en a beaucoup puisqu’ils nous attribuent à nous spectateurs le point de vue du nouveau-né qui cette fois découvre notre monde actuel. Mon regard d’enfant, non pas embué mais surpris, distingue au loin une humanité bigarrée perdue sur un radeau, ce ne sont plus les animaux qui sont dans l’arche mais les humains divers et drôles qui survivent. La mer à forte houle qui les emporte est minérale, la nature a perdu toutes ses parures végétales et animales comme la nôtre est en train de le faire. Y aura-t-il encore des oiseaux dans trente ans ? Cette mer elle-même est en train de se casser dévoilant ses structures métalliques. Si vous habitez dans un immeuble moderne et qu’un beau matin vous voyez apparaître les fers à béton qui le maintiennent, admirez leur finesse et pensez à déménager. Mais nous, nous ne pouvons pas déménager de notre terre. Alors il va falloir réagir, c’est sans doute ce qu’est en train de se dire celui qui vient de naître dans cette crèche, qui va devoir sauver ces habitants de la Terre et leur prêter main forte pour revivifier leur monde qui est désormais le sien. Et déjà dans sa tête et dans son cœur il envisage les gestes à accomplir et les mots à prononcer pour stimuler et féconder ce petit reste d’humains. À chacun de s’y mettre.

Dans tous les domaines, les artistes contemporains sont très directs, les plasticiens notamment utilisent toutes sortes de matériaux à leur disposition, les plus pauvres comme les plus riches, avec une préférence pour les premiers, et un effet d’amoncellement biscornu. L’esthétique et l’iconographie traditionnelles semblent oubliées alors qu’au contraire elles sont approfondies et mises à jour, toutefois soumises à une énergie vitale qui ne se cache pas, voire s’impose, le geste de l’artisan qu’est d’abord l’artiste n’étant plus masqué par la finition et le polissage classiques des périodes antérieures. Le sens de l’œuvre en est plus brutal, mais aussi plus immédiat et percutant. Si elles nous semblent inintelligibles ce n’est pas que ces œuvres soient éloignées de nous mais qu’au contraire elles sont très proches, on se dit j’aurais pu le faire moi-même… mais voilà, je ne l’ai pas fait. Il y a dans les personnages de cette crèche une belle familiarité qui donne au regard enfantin que les artistes nous font assumer une vraie tendresse.

Une dernière image à associer à notre crèche, celle du cœur de Pascal Haudressy qui se trouve à proximité et qui bat, qui bat, qui bat, qui bat… dans son écran. J’évoque le dernier plan d’un film de Marcel Carné (Les visiteurs du soir) dans lequel le diable entend dans la statue des deux amants Anne et Gilles qu’il vient de changer en pierre un cœur qui bat encore obstinément, ni la vie ni l’amour n’ont cessé, ils ont gagné. Dans le monde numérisé et minéralisé qui nous grignote soyons attentifs à tous les cœurs battant le rythme de la vie et de l’amour.

Jacques Mérienne, prêtre du diocèse de Paris.


Accueillir Celui qui vient

Enfin nous y voilà Noël est tout proche… si proche que presque là. Après un avent 2018 qui aura été agité et marqué par la violence dans notre société, nous sommes sur le point d’entrer dans le cycle de la Nativité-épiphanie, deux mots qu’on aime à ne pas trop séparer. « Nativité », c’est à dire « advenue », par la grâce de la naissance. « Épiphanie » c’est à dire « manifestation » car l’enfant qui vient au monde ne va plus rien faire d’autre que de se donner à connaître à ceux et celles qui vont le suivre en sa vie puis, plus tard, à ses disciples qui le connaîtront par la foi. Au delà de lui-même, il va aussi donner à connaître le mystère de Dieu dans un langage inédit et inouï : en prenant corps et visage d’homme, en habitant une humanité singulière pour aller à la rencontre de l’humanité entière et de chacun et chacune de ceux et celles qui la composent. C’est là tout ce que nous avons à célébrer et à partager en ces jours de fin d’année.

La nuit de Noël est hospitalière. Elle raconte une histoire que tous peuvent entendre : l’histoire d’une naissance. L’évangéliste, à la messe de la nuit, se fait conteur : « En ce temps-là, parut un décret de l’empereur César-Auguste ordonnant de recenser toute la terre… ». Dans le tableau il met les sans-grades aux premières loges : ce sont les bergers, premiers avertis de ce qui arrive par des messagers célestes. Il donne aussi le texte du chant des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ! ». Enfin il conduit son auditeur à l’humble crèche où l’on trouve le cœur de l’histoire, ramené à l’essentiel : l’enfant nouveau-né, sa mère Marie et son père, Joseph…

L’enfant… : on peut y voir une image de la fragilité. C’est la première évidence. Mais il ne faut pas manquer d’y voir aussi l’extraordinaire capital de virtualités, de possibles, qui ne sont pas encore révélés mais qui sont bel et bien là. L’enfant – l’Enfant de Bethléem singulièrement – est tout entier avenir. Il grandira et croisera les pas de tant de gens. Il n’ignorera personne. Il parlera aux gens et leur fera du bien. Il ne fera que le bien.

Ceux et celles qu’il rencontrera, que leur dira-t-il ? Essentiellement, il les rappellera à leur à-venir. Tous en effet font l’expérience de l’usure de la vie : soit que les circonstances extérieures soient dures et adverses soit que les équations plus personnelles, intérieures, intimes n’aillent pas de soi. On peut être fatigué du présent et tenté d’esquiver l’avenir. On peut passer son présent à se raconter un passé re-composé, histoire de se rassurer à peu de frais.

Mais Jésus n’est pas homme de nostalgie. En lui, plus encore qu’en tout autre, résonne l’appel jadis adressé à Abraham : « Lève toi et va vers toi-même ».
Jésus entraîne ceux et celles qui croisent ses pas dans ce même mouvement vers : vers Dieu, vers les autres et vers soi-même, dans une confiance sans cesse renouvelée en l’appel de Dieu. A ceux et celles qu’il rencontre, il lance toujours l’invitation : « suis-moi ! ». Chacun en fait ce qu’il peut ou ce qu’il veut.

L’actualité ne nous laissant jamais de répit, nous entrons dans ces fêtes de Noël 2018 avec des images de violence – notamment celles des dernières semaines à Paris – qui laissent toujours des traces et un certain trouble. Puissent ces célébrations être pour tous une oasis de paix et, peut être de réflexion pour retrouver le goût de construire un vivre-ensemble heureux.
Noël : non pas l’échappatoire d’une « belle histoire » illusoire, non plus que la parenthèse d’une paix rêvée ou fantasmée… Noël : une brèche dans la nuit, une lumière douce et pacifiante dans les obscurités de l’histoire troublée des hommes. Un moment où terre et ciel se rapprochent. Un moment où se donne à voir un Dieu à visage humain.

« La gloire de Dieu c’est l’homme vivant », disait st. Irénée (2ème siècle). Tous les hommes de bonne volonté peuvent le chanter : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! et PAIX sur la terre aux hommes qu’il aime ! »

Joyeux et paisible Noël à tous !

Gilles-Hervé Masson, dominicain, vicaire.


Le présent et l’art sacré

Au musée des Beaux-Arts de Bruxelles, se trouve en ce moment le tableau de Brueghel l’Ancien, intitulé le Dénombrement de Bethlehem. Nous pouvons y observer la Vierge Marie, enceinte, aux côtés de Joseph, attendant simplement leur tour pour se faire recenser. Autour d’eux, une foule d’individus vaquent à leurs occupations : un enfant joue à la toupie sur la glace, un homme égorge un cochon pendant qu’une femme recueille le sang qui servira probablement à faire du boudin, un autre encore contemple simplement l’agitation ambiante depuis sa fenêtre.

Brueghel parle des hommes en considérant ce qui les compose : leurs passions, leurs péchés, leurs désirs, leurs jeux et leurs objectifs personnels quotidiens.

Je discerne ici une volonté de peindre les individus tels qu’ils sont, avec tendresse, comme un hommage des plus subtil à la Création.

Ainsi, d’un point de vue narratif, Brueghel décide de décentrer le récit de la Bible, et je me dis : si l’on applique la décision que prend Brueghel, à l’Église en tant qu’institution, cela revient à croire en une Église qui serait l’opposée d’une Église autocentrée. De cette manière, il nous invite sans doute à envisager la religion dans son action présente, une religion auprès des hommes, une religion de vie, celle-là même qui répand dans la cité, amour, bienveillance et culture. Cette Église idéale, profondément bonne et active, je l’ai reconnue dans celle de Saint-Eustache, incarnée par ses acteurs. Elle aura été pour moi l’exemple même d’une Église indispensable.

C’est pour l’église Saint-Eustache et les gens qui la pratiquent, que grâce à elle et à Rubis Mécénat, j’ai eu la chance de pouvoir participer par deux fois à la conception d’une version « contemporaine » de la Crèche. Une première fois avec Anouk Rabot, où j’ai dans un premier temps pris sur moi de considérer l’église en tant que lieu, un lieu qui rassemble architecture, amour, spiritualité et art. L’interrogation qui m’habitait alors était : « Comment construire une crèche qui fonctionnerait comme un prolongement de l’église en tant que bâtiment ? ».

Pour la seconde fois, avec Théophile Stern, je me suis concentré sur l’histoire de la nativité en tant que récit à illustrer. Pour cela, puisque la crèche convoque en nous l’attente de la naissance du Christ, il m’a semblé important de rester simple. J’ai donc sculpté un groupe de petites statues dans du bois pauvre qui figuraient les personnages de la crèche, une troupe de santons aux allures de jouets, en hommage à la naissance d’un enfant, et, d’un point de vue plus global, en hommage à l’enfance et au jeu.

Je pense que cet appel à projet (initié par Françoise Paviot et soutenu par Rubis Mécénat) a beaucoup de sens, puisqu’il nous amène à nous questionner sur la Foi dans l’art ainsi que sur l’Église et son rapport à la modernité.  En effet, appeler des étudiants des Beaux-Arts à traiter un sujet aussi originel que celui de la Nativité, c’est admettre à l’art sacré l’occasion de continuer à fonctionner avec le présent.

Dans toutes les messes auxquelles j’ai eu la chance d’assister, l’homélie a toujours été le passage qui m’a le plus parlé. L’homélie, c’est la partie vivante et contemporaine de la messe, celle qui tisse les liens entre les écrits saints et notre vie de tous les jours. Celle qui convoque la vie des hommes et nous redonne la force et la sérénité dont nous avons besoin pour continuer à aimer notre prochain.

C’est dans cette mesure et d’après ces réflexions que je crois en l’importance primordiale de faire émerger une pratique de l’art contemporain sacré.

Puisque la foi dépasse les modes, les styles, et les matières, comme en art « libre » et dans la vie en général, c’est sans doute une Église en discussion avec son époque qui peut nous permettre d’accéder avec intelligence au pouvoir d’amour inconditionnel et mystérieux que nous confère la foi.

Max Coulon, élève à l’école des Beaux-Arts de Paris.


Nous attendons Quelqu’un

« On verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et gloire » nous dit l’Evangile de ce jour. « Il reviendra dans la gloire » reprenons-nous dans le symbole de Nicée-Constantinople. Tel est notre horizon, que nous ressentons sans doute comme lointain.

En ce premier dimanche de l’Avent, nous écoutons aussi le prophète Jérémie : « J’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda ». Cette promesse terrestre faite à Israël, qui est pour nous accomplie dans le Christ, nous sommes invités à la vivre pendant le temps de l’Avent et à partager cette expérience de l’Espérance avec le peuple juif. C’est une belle occasion de nous rapprocher ainsi de nos frères aînés dans la Foi. Nous chantons souvent à Saint Eustache pendant l’Avent ce chant médiéval : « O viens, o viens Emmanuel, viens délivrer Israël ».

Ce que nous espérons, ce que nous attendons, ce n’est pas quelque chose, c’est Quelqu’un. Nous espérons ce Quelqu’un qui nous sauve, ce qui implique que nous connaissions notre besoin d’être sauvés. L’Avent est, de façon indissociable, à la fois conscience de nos limites et Espérance.

Comment vivre ce temps particulier de l’année liturgique ? Chacun apportera sa réponse personnelle. Pour la troisième année consécutive, il nous est proposé, tous les vendredis à partir du premier vendredi de l’Avent et jusqu’à celui qui précède la Pentecôte, dans le chœur de l’église, un temps de silence partagé, d’une demi-heure à partir de 18h, suivi de la messe à 18h30. Dans ce lieu central, à la fois ouvert et intime, nous pouvons vivre ensemble, peut-être à rebours de notre quotidien, un temps de calme, de patience, d’intériorité et de prière, pour nous préparer à la venue de Celui que nous attendons.

Anne Roul, paroissienne et membre de l’équipe pastorale.